Collectif pour une Implantation Raisonnée des Antennes-Relais Membres : Rose-Marie ALLÉGRET, Corinne BACINO, Daniel BECK, Georges BOUGE, Paulette BRESSAN, Daniel BRUN, Janine DÉLIAS, André FARAUT, Hélène GRANOUILLAC, Pierre GRIMAUD-NOW, Catherine JAKUBOWSKY, Jean LAVAUD, Catherine LEHU, François MASTALERZ, Patrice MAZZAFERA, Hervé MELKONIAN, Marcel MEUNIER, Patrice MIRAN, Gilbert MORLIÈRE, Simone NAUDET, Noël PERNA, Jean-Christophe PICARD, Micheline ROLLIN-GÉRARD, Anita THOMSEN
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Compte-rendu Raoul TREIGNER, Patrice MIRAN et Jean-Christophe PICARD Le Collectif pour une
Implantation Raisonnée des Antennes-Relais (CIRAR) a organisé,
le vendredi 22 juin 2001, à l’hôtel Splendid à Nice, une "rencontre
citoyenne" pour faire le point sur les « doutes et certitudes » qui entourent les
antennes-relais. Cette rencontre, animée par
Patrice
MIRAN,
Jean-Christophe
PICARD
et Raoul TREIGNER, n'était pas seulement une réunion
d’information. Elle avait également vocation à permettre au CIRAR de
recueillir les avis et propositions des participants afin de les relayer à la
"conférence de concertation" sur l’implantation des
antennes-relais, organisée par le groupe de députés
"Santé-Environnement", le lundi 2 juillet 2001, à l’Assemblée Nationale.
Un « doute raisonnable » Il y a, aujourd’hui,
35 000 antennes-relais installées sur le territoire français. La prolifération
est particulièrement marquée dans le département des Alpes-Maritimes qui
possède un nombre important d’utilisateurs du fait de la densité de la population et
de l’afflux touristique. C’est le champ d’ondes électromagnétiques permanent que dégagent ces antennes qui suscite l’inquiétude. Le rapport du Docteur Denis ZMIROU, remis le 16 janvier 2001 au Directeur Général de la Santé, parle de « doute raisonnable » et propose « une approche s'inspirant du principe de précaution » (cf. "Quels effets ?"). De nouvelles études épidémiologiques
(COMOBIO, OMS, INSERM) ont été lancées mais les résultats ne seront
disponibles qu’entre 2003 et 2005. D’ici là, l’arrivée de la nouvelle
technologie UMTS va multiplier par 3 le nombre d’implantation. En application du
principe de précaution, de nombreux pays ont déjà réglementé
l’implantation des antennes-relais. Les normes d’exposition tolérées diffèrent
d’un pays à l’autre : l’Italie, la Russie ou la Suisse ont fixé la
limite à 6 volts par mètre
contre 58 pour la France ! La densité de fréquences est sensiblement
supérieure en France (900 microwatts par centimètre carré) par-rapport à
l’Australie, la Nouvelle Zélande, l’Italie, la Russie, et l’Autriche
(entre 0,1 et 200 microwatts par centimètre carré). En conséquence, pendant
que les autres pays imposent des périmètres de sécurité, la France se
contente, pour l’instant, d’exiger la pose d’un panonceau à 2,5 mètre
des antennes (c’est-à-dire sur le toit !) pour avertir de la présence d’un
champ d’ondes électromagnétiques... En attendant une évolution
de la législation française, il existe plusieurs possibilités pour s’opposer à
l’installation d’une antenne-relais (cf. "Quels
recours ?"). Mais c’est long, parfois coûteux et, de toute façon,
pas toujours possible. On ne peut donc que se
réjouir que deux propositions de loi soient prochainement déposées, l’une
par le groupe de députés "Santé-Envionnement", l’autre par un
groupe de sénateurs.
Un
cadre législatif en préparation Les exposés des motifs
des 2 propositions de loi sont éloquents : l
« Les
diverses études scientifiques disponibles sur les effets des rayonnements émis
par les antennes-relais ne permettent pas d'apporter une réponse susceptible
d'apaiser définitivement toutes les inquiétudes. » (groupe des députés), l
« Si
aucune étude scientifique n'a démontré la nocivité de ces rayonnements,
inversement, aucune ne peut garantir l'absence de risque dans leur voisinage. » (groupe des sénateurs). La proposition du
groupe de députés "Santé-Envionnement" est intéressante. On
peut néanmoins regretter qu’elle renvoie de nombreuses précisions à des décrets
ultérieurs : l
« Quand
les caractéristiques de ces dernières dépassent une valeur limite fixée par
décret, les emplacements ne peuvent pas être situés à proximité d'immeubles
d'habitation, de bureaux ou d'immeubles accueillant du public. » l
«
Des périmètres de protection excluant toute implantation d'antennes relais de
téléphonie mobile à proximité des établissements scolaires, des crèches et
des établissements hospitaliers et de retraite sont définis par décret. » La proposition du
groupe de sénateurs est plus précise : l
« Il
est interdit d'installer une station de radiofréquences de téléphonie mobile
sur le toit ou à moins de 100 mètres d'une zone d'habitation ou d'un bâtiment
sensible lorsque son faisceau est dirigé dans la direction de ces mêmes bâtiments.
Les bâtiments réputés sensibles sont les établissements scolaires, les crèches,
les jardins d’enfants, les établissements hospitaliers et les résidences de
personnes âgées. » Citons également
quelque avancées intéressantes : l
« La
durée d’un bail est limitée à trois ans. » (proposition des députés), l
« Aucune
station de radiofréquences de téléphonie mobile ne peut être installée sur
un immeuble d’habitation sans l’accord des résidants à la majorité
qualifiée des 2/3. » (proposition des sénateurs), l
« Les
opérateurs de télécommunication doivent avant toute décision
d’installation de ces équipements, quelle que soit que soit leur taille et
leur puissance, recueillir l’avis du conseil municipal [...] »
(proposition des sénateurs).
Remarques des participants La présidente d'une
association rappelle que l’implantation d’antenne-relais porte également atteinte aux paysages. Nombreux
sont ceux qui déplorent l'absence de recensement des sites
d’implantation des antennes-relais. Certains jugent les effets
sanitaires potentiels d'autant plus inquiétants qu'il a été démontré,
notamment par la revue "Sciences
et Avenir" qui a procédé
à des relevés, que la puissance théorique des antennes est amplifiée par les
structures métalliques environnantes (châssis et volets de fenêtres, grilles
antivol des fenêtres, portes de garage, etc.). De nombreux
témoignages révèlent que les poses d'antenne-relais se font souvent en catimini et parfois même la nuit. Une participante raconte
d’ailleurs qu’elle a réussi à faire cesser l’installation d’une
antenne-relais en portant plainte pour... tapage nocturne !
Conclusions Les participants
souhaitent que les propositions suivantes soient formulées à la "conférence
de concertation" du 2 juillet 2001 : l
réglementer
immédiatement l’implantation des antennes-relais, sans attendre le résultats
des études épidémiologiques qui n’aboutiront que dans plusieurs années, l
appliquer
rétroactivement la loi aux antennes-relais déjà installées, l
recenser
tous les sites d’implantation des antennes-relais, l
faire
contrôler la puissance qu’émettent réellement les antennes-relais par des
organismes indépendants, l
imposer une
distance minimum de sécurité en fonction de la puissance des antennes-relais, l instaurer une demande de permis de construire pour toute implantation d’antenne-relais qui devra être subordonnée à une étude d’impact et une enquête publique (législation similaire à celle sur les installations classées pour la protection de l’environnement). Contributions
individuelles Des
contributions individuelles sont remises au CIRAR : l contribution de Paulette BRESSAN (Collectif des habitants des Brusquets), l contribution de Georges BOUGE (Agir pour Cabris), |