Collectif pour une Implantation Raisonnée des Antennes-Relais 

Membres : Rose-Marie ALLÉGRET, Corinne BACINO, Daniel BECK, Georges BOUGE, Paulette BRESSAN, Daniel BRUN, Janine DÉLIAS, André FARAUT, Hélène GRANOUILLAC, Pierre GRIMAUD-NOW, Catherine JAKUBOWSKY, Jean LAVAUD, Catherine LEHU, François MASTALERZ, Patrice MAZZAFERA, Hervé MELKONIAN, Marcel MEUNIER, Patrice MIRAN, Gilbert MORLIÈRE, Simone NAUDET, Noël PERNA, Jean-Christophe PICARD, Micheline ROLLIN-GÉRARD, Anita THOMSEN

"Nice-Matin" du 16 avril 2002

Accueil
Présentation
Quels effets ?
Quels recours ?
F.A.Q.
Nous contacter
Liens

Antennes-relais : la « guerilla » ne désarme pas

Les opérateurs de téléphonie mobile recherchent les meilleurs emplacements privés pour installer leurs antennes-relais. Et ils n'hésitent pas à mettre le prix ! Mais le CIRAR qui réclame une réglementation stricte est aussi sur le terrain...

Face à l'explosion du marché de la téléphonie mobile, la prolifération des indispensables antennes-relais était inévitable. Et elle a provoqué des réactions. Dans les A.-M., vingt associations dont onze représentées à Nice (1) se regroupaient ainsi en juin dernier et formaient le CIRAR (Collectif pour une Implantation Raisonnée des Antennes Relais).

Avec La Roquette –  la population s'y est insurgée contre l'installation d'une antenne près de l'école et Vallauris où le maire a pris en janvier 2001 un arrêté municipal pour interdire l'implantation de nouvelles antennes (une première en France), c'est à Nice que le CIRAR est le plus actif : il mène une action sur le terrain, au cas par cas.

« Lorsque nous apprenons qu'un syndic est en pourparlers avec un opérateur de téléphonie mobile, nous informons les copropriétaires, explique son animateur Jean-Christophe PICARD. Depuis juin, nous sommes déjà intervenus quinze fois. Nous avons par exemple ainsi pu empêcher l'installation de six antennes au 1 boulevard François Grosso et d'une au 136 avenue des Arènes de Cimiez ».

Huit cas de recours

Dans sa campagne de sensibilisation, le CIRAR a, d'autre part, recensé huit cas de recours pour s'opposer, selon les situations à l'implantation d'une antenne relais : pour « réticence dolosive » (dissimulation d'une information à un cocontractant qui s'il en avait eu connaissance, n'aurait pas contracté), pour violation d'un arrêté municipal, pour violation du Plan Local d'Urbanisme, pour défaut de déclaration de travaux, contre une autorisation de déclaration de travaux, pour « trouble anormal de voisinage », pour mise en danger d'autrui, pour atteinte involontaire à l'intégrité d'autrui.

« Nous avons aussi alerté par courrier les opérateurs, ajoute Jean-Christophe PICARD. Ils disent que les antennes ne présentent pas de risques. Mais nous leur avons demandé de nous communiquer le nom des compagnies d'assurances et les numéros des contrats qu'ils ont souscrit pour se garantir contre d'éventuels problèmes de santé dont pourraient souffrir les riverains du fait de l'exposition prolongée au rayonnement des antennes ».

Le CIRAR affirme ne pas être opposé aux antennes relais mais se battre pour obtenir que leur implantation soit plus sévèrement réglementée, demandant l'obligation d'une distance de 100 m minimum entre une antenne et l'habitation la plus proche. « Au 127, route de Saint Pierre de Féric, sur un terrain municipal concédé à la CGE, une antenne a été installée à 5 m seulement d'un immeuble. Et elle s'élève jusqu'a la hauteur du deuxième étage » s'indigne Jean-Christophe PICARD. Songez que la réglementation n'impose qu'une chose : la pose d'un panonceau à 2,50 m de l'antenne, avertissant de l'émission d'ondes électromagnétiques. Le gouvernement a enterré deux propositions de loi visant à encadrer l'implantation des antennes et à instaurer des précautions quant à l'utilisation des portables. Il s'est contenté en octobre de publier une circulaire rappelant la législation actuelle, les normes. Rien d'intéressant ».

Record boulevard Jean-Jaurès...

Ces derniers mois, la polémique s'est déplacé sur la nocivité des portables, avec les recommandations émises par le ministre de la santé Bernard KOUCHNER. « Ce sont eux qui sont dangereux, pas les antennes » estime aussi en mairie Marc LAFAURIE, l'adjoint à l'Environnement. Mais le CIRAR module sa voix dans cette offensive. « Nous ne sommes pas du tout contre les portables, précise Jean-Christophe PICARD. Nous pensons simplement qu'il faut prendre beaucoup plus de précautions au niveau des antennes qui émettent des basses fréquences cancérigènes. Les opérateurs nient cette émission. Et les "valeurs limites européennes" que l'on applique à l'intensité des champs d'ondes électromagnétiques ne riment à rien, ne peuvent garantir la sécurité sanitaire de la population, tant le seuil autorisé, 41 ou 58 volts par mètre, est élevé par rapport à ceux en vigueur dans de nombreux autres pays ».

Au-delà des polémiques scientifiques, reste ce constat : en l'absence de législation plus contraignante, il n'est pas facile de maîtriser la prolifération des antennes relais. Parce que les opérateurs mettent le prix pour obtenir les meilleurs emplacements sur des bâtiments privés. Jusqu'à 22 800 euros (150 000 F) par an ! récemment boulevard Jean-Jaurès...

Jean CHAUSSIER

(1) Confédération Nationale du Logement (Corinne BACINO), Groupement de défense de la Colline des Baumettes (Rose-Marie ALLÉGRET) Mieux vivre ensemble à Nice-Ouest (Daniel BRUN), Association Études et Consommation (Janine DÉLIAS) Changer la vie dans les cités (André FARAUT), Terre Bleue (Hélène GRANOUILLAC), Vaï Nissa (Patrice MIRAN), Que Choisir (Gilbert MORLIÈRE), Région Verte (Noël PERNA), Comité de quartier des Baumettes (Jean-Christophe PICARD), Comité de quartier Carras-les Bosquets-Saint-Augustin (Anita THOMSEN).

(2) Le 12 juillet 1999, la Commission Européenne a fixé cette valeur limite à 41 volts par mètre pour une fréquence de 900 MHz (Orange et SFR) et à 58 volts pour une fréquence de 1 800 MHz (Bouygues).

Précédente Remonter Suivante