Collectif pour une Implantation Raisonnée des Antennes-Relais 

Membres : Rose-Marie ALLÉGRET, Corinne BACINO, Daniel BECK, Georges BOUGE, Paulette BRESSAN, Daniel BRUN, Janine DÉLIAS, André FARAUT, Hélène GRANOUILLAC, Pierre GRIMAUD-NOW, Catherine JAKUBOWSKY, Jean LAVAUD, Catherine LEHU, François MASTALERZ, Patrice MAZZAFERA, Hervé MELKONIAN, Marcel MEUNIER, Patrice MIRAN, Gilbert MORLIÈRE, Simone NAUDET, Noël PERNA, Jean-Christophe PICARD, Micheline ROLLIN-GÉRARD, Anita THOMSEN

"Le Grain de sel" de septembre 2002

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Antennes-relais de téléphonie mobile :

Elles provoquent l'autisme !

La controverse que suscite les 35 000 antennes-relais de téléphonie mobile installées en France ne va pas manquer de s’amplifier avec l’avènement de la nouvelle technologie UMTS qui va tripler leur nombre.

C’était déjà dans ce contexte que le sénateur Roger KAROUTCHI et le député André ASCHIERI avaient déposé des propositions de loi, respectivement le 3 mai 2001 et le 26 juin 2001, visant à encadrer l’implantation de ces antennes… 

Contrairement à ce que l’on était en droit d’attendre d’une démocratie représentative, ces propositions de loi, pourtant chacune cosignée par plusieurs dizaines de  parlementaires, n’ont jamais été mises à l’ordre du jour. Elles ont été très vite remplacées par une avalanche de textes réglementaires établis directement par le Gouvernement (ordonnance du 25 juillet 2001, circulaire du 16 octobre 2001, arrêté du 14 novembre 2001 et décret du 3 mai 2002). En réalité, ces nouveaux textes n’ont fait que rappeler la réglementation en vigueur et rendre obligatoire les valeurs limites d’exposition du public définies par la recommandation du Conseil de l’Union Européenne du 12 juillet 1999 : 41 volts par mètre (V/m) pour les émissions en 900 mégahertz (MHz) et 58 V/m pour les émissions en 1800 MHz.

Rien de très nouveau donc dans cette réglementation qui est un modèle de langue de bois administrative… Ainsi, le décret du 3 mai 2002 impose courageusement aux opérateurs de « préciser les actions engagées pour assurer qu’au sein des établissements scolaires, crèches ou établissements de soins qui sont situés dans un rayon de cent mètres de l’équipement ou de l’installation, l’exposition du public au champ électromagnétique émis par l'équipement ou l’installation est aussi faible que possible tout en préservant la qualité du service rendu ». On a connu des décrets plus tatillons ! 

Dans le même esprit, la circulaire du 16 octobre 2001 a beau jeu de proclamer que « les niveaux d’exposition aujourd’hui constatés se situent très en dessous des limites européennes ». Le problème est, justement, que ces seuils sont notoirement insuffisants pour garantir la sécurité sanitaire de la population. C’est pour cette raison qu’un certain nombre de pays voisins ont fixé des normes bien plus contraignantes (Belgique : 20,6 V/m, Chine : 6 V/m, Russie : 6 V/m, Pologne :  6 V/m, Italie : 6 V/m, Suisse : 4 V/m, Luxembourg : 3 V/m et Autriche : 0,6 V/m). De même, les deux propositions de loi contenaient des dispositions bien plus strictes. D’ailleurs, dans leur exposé des motifs, les sénateurs estimaient que « rien n'explique cette différence d'appréciation du risque et propose d'aligner les normes d'exposition autorisées en France sur les recommandations de nombreux scientifiques. »

La France est donc un des rares pays à ne disposer d’aucune réglementation pour empêcher l’implantation anarchique des antennes-relais.       

Les riverains des antennes-relais se voient donc contraints de faire des recours individuels (pour « trouble anormal de voisinage » par exemple), longs, coûteux et incertains, pour préserver leur santé et celle de leurs enfants.

Dans tous les cas, on est au moins sûr d'une chose quant à la dangerosité des antennes-relais : elles provoquent l’autisme… chez nos gouvernants !

Jean-Christophe PICARD

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