Collectif pour une Implantation Raisonnée des Antennes-Relais 

Membres : Rose-Marie ALLÉGRET, Corinne BACINO, Daniel BECK, Georges BOUGE, Paulette BRESSAN, Daniel BRUN, Janine DÉLIAS, André FARAUT, Hélène GRANOUILLAC, Pierre GRIMAUD-NOW, Catherine JAKUBOWSKY, Jean LAVAUD, Catherine LEHU, François MASTALERZ, Patrice MAZZAFERA, Hervé MELKONIAN, Marcel MEUNIER, Patrice MIRAN, Gilbert MORLIÈRE, Simone NAUDET, Noël PERNA, Jean-Christophe PICARD, Micheline ROLLIN-GÉRARD, Anita THOMSEN

"Babazouk" de février 2004

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Antennes-relais de téléphonie mobile :

Une charte placebo

Le Conseil Municipal de Nice, qui s'est réuni le 30 janvier 2004, a adopté une Charte de bonne conduite entre la Ville et les différents opérateurs de téléphonie mobile. L'objectif louable affiché est que « l'implantation des nouvelles stations relais et les conditions d'utilisation des stations existantes soient fixées dans le respect des principes d'information, de concertation, de transparence et de protection de la santé publique et de l'environnement ». En clair, elle vise à encadrer les 280 antennes déjà implantées sur le territoire communal et les 77 autres qui le seront prochainement.

Ce type de document était attendu avec impatience. Pour les riverains inquiets de la dangerosité potentielle de ces installations, il reste la seule solution pour compléter la loi française particulièrement laxiste en la matière : le décret n° 2002-775 du 3 mai 2002 impose, en effet, des valeurs limites d'exposition de 41 volts par mètre (V/m) pour les émissions en 900 mégahertz (MHz) et de 58 V/m pour les émissions en 1800 MHz. Or, selon Jean-Christophe PICARD, animateur du Collectif pour une Implantation Raisonnée des Antennes-Relais (CIRAR)*, « le problème est - justement - que ces seuils sont notoirement insuffisants pour garantir la sécurité sanitaire de la population. C'est pour cette raison qu'un certain nombre de pays ont fixé des normes bien plus contraignantes (Belgique : 20,6 V/m, Chine : 6 V/m, Russie : 6 V/m, Pologne : 6 V/m, Italie : 6 V/m, Suisse : 4 V/m, Luxembourg : 3 V/m et Autriche : 0,6 V/m). »

Que dit cette charte ?

Elle précise, tout d'abord, aux opérateurs la procédure à suivre pour toute nouvelle implantation (remise d'un dossier d'information en trois exemplaires) et leur demande de transmettre chaque année à la Ville un recensement de leurs antennes. En outre, les opérateurs devront effectuer régulièrement des mesures des champs électromagnétiques… Jusque là, rien de très contraignant.

Concernant les valeurs limites autorisées, la Charte se contente d'indiquer que « les opérateurs s'engagent à respecter, complètement et en tout temps, les dispositions du décret n° 2002-775 du 3 mai 2002 qui fixe les valeurs limites d'exposition du public aux champs électromagnétiques ». Bref, dans ce document, la Ville demande aux opérateurs… d'appliquer la Loi, et les opérateurs donnent leurs accords ! On croit rêver…

Jean-Christophe PICARD est pour le moins déçu, d'autant plus que Remi GAECHTER, Conseiller Municipal de Nice, et lui-même avaient envoyé leur propre projet de charte, le 27 juin 2003, au Maire de Nice et aux trois opérateurs. Directement calquée sur celle en vigueur à Paris depuis le 20 mars 2003, elle instaurait notamment que « le niveau moyen d'exposition des habitants aux ondes électromagnétiques des antennes-relais est limité à 2 volts par mètre (V/m) pour 24 heures ».

Aussi, l'animateur du CIRAR qualifie la charte adoptée par le Conseil Municipal de Nice de simple « placebo qui ne change rien » et ne comprend pas pourquoi « les parisiens sont protégés et pas les niçois ». Aurions-nous des ondes électromagnétiques plus sympas à Nice ? Dans tous les cas, la délibération proposant cette charte a été adoptée à l’unanimité. Les conseillers municipaux Verts ont donc voté également « pour ».

LL

* http://cirar.chez.tiscali.fr

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