Collectif pour une Implantation Raisonnée des Antennes-Relais Membres : Rose-Marie ALLÉGRET, Corinne BACINO, Daniel BECK, Georges BOUGE, Paulette BRESSAN, Daniel BRUN, Janine DÉLIAS, André FARAUT, Hélène GRANOUILLAC, Pierre GRIMAUD-NOW, Catherine JAKUBOWSKY, Jean LAVAUD, Catherine LEHU, François MASTALERZ, Patrice MAZZAFERA, Hervé MELKONIAN, Marcel MEUNIER, Patrice MIRAN, Gilbert MORLIÈRE, Simone NAUDET, Noël PERNA, Jean-Christophe PICARD, Micheline ROLLIN-GÉRARD, Anita THOMSEN
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Ondes de peur Les téléphones portables sont insidieusement devenus un accessoire indispensable de l'homo-modernicus. Tellement indispensables, et surtout suffisamment lucratifs, pour éluder leurs possibles incidence sur la santé....
Les antennes relais de téléphonie mobile sont-elles, oui ou non, dangereuses pour la santé? Doit-on, ainsi que le recommande expressément le
C.I.R.AR (Collectif pour une Implantation Raisonnée des Antennes Relais), instaurer
une distance de sécurité de 300 mètres autour des zones d'habitation ? Autant d'interrogations qui avaient conduit un certain nombre de maires. du département à prendre des arrêtés visant à limiter l'implantation de ces antennes. Une démarche que le Tribunal Administratif de Nice n'a apparemment pas décidé de suivre. Il vient en effet d'annuler ces arrêtés. Une décision en tout point conforme à la prédiction de l'avocat Steeve MONTAGNE, rapportée par la revue
« La Gazette des Communes » en juillet 2001. Pour lui, ce type d'arrêté, pris en vertu des pouvoirs de
police du maire, et motivés par l'atteinte à la sécurité et à la salubrité publique, « étaient trop généraux ». De fait, ils étaient « voués à l'annulation ». Ce qui ne signifie pas pour autant que la juridiction administrative soit favorable aux implantations d'antennes relais. Le TA de Cergy-Pontoise n'a-t-il pas, le 13 mars 2001, annulé l'autorisation d'implantation d'un pylône radiotéléphonique du fait « des risques potentiels sur la santé des enfants qui fréquentent l'établissement scolaire situé à proximité immédiate et des riverains de la même zone » ? Des risques juridiquement difficiles à démontrer car médicalement non prouvés. Une étude réalisée en 2001 par l'A.N.F.R. (Agence Nationale des Fréquences) sur les champs électromagnétiques a par ailleurs mis en lumière la faiblesse de ceux-ci au regard des normes européennes. Celles-ci, fixées à 41 Volts par mètre pour une émission à 900 Mégahertz, et à 58 V:m pour une émission à 1 800 MHz, seraient, pour le C.I.R.A.R., « notoirement insuffisantes pour garantir la sécurité de la population ». Il est vrai que ces normes passent à 4 V/m en Suisse, et à seulement 0.6 V/m en Autriche... Pourtant Jean-Marc CHADUC, Directeur de l'A.N.F.R., déclarait en 2001 que « les ondes ont un impact sur l'être humain mais que celui-ci n'est pas nocif ». Un avis que nuancera le Docteur DE SEZE, invité au colloque organisé par la ville de Nice en 2001 sur le thème des « ondes de téléphonie mobile ». Pour lui, « il n'y a pas de risques à proprement parlé qui ait été démontré formellement, même si on ne peut éliminer un risque absolu ». Expositions publiques C'est justement cette part d'inconnu qui fait bondir le C.I.R.A.R. qui, pour sa part, préfère se référer au Docteur Louis GOUGEON. En adepte du principe de précaution, ce médecin estime en effet que « les caractéristiques de propagation des ondes électromagnétiques en hyperfréquence dans le champ proche des antennes conduisent recommander très vivement de s'abstenir de vivre dans cet espace ou d'y être exposé pendant longues périodes ». Une exposition dont la dangerosité serait variable selon les publics. Steeve MONTAGNE suggère donc aux maires de limiter l'interdiction d'implantation de nouvelles antennes à certaines zones abritant des populations sensibles (écoles, hôpitaux). Et selon le C.I.R.AR., près de 300 antennes seraient déjà installées à Nice. Certaines d'entre elles auraient même élu domicile sur le toit des écoles ! Il y en aurait une sur l'école du Château, trois à l'école de Ventabrun, et six à l'école des Baumettes... Les parents d'élèves ont-ils été consultés ? Il est fort à parier que si un débat public était possible sur ce dossier, il serait bien agité... Erwan LE COURTOIS
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